top of page

TTC : "Ce qui me rend amoureuse"

Photo du rédacteur: Barbara LaurameBarbara Laurame

Dernière mise à jour : 12 avr. 2019



Lorsque j’étais plus jeune (ho je vous vois venir, mais oui, plus jeune ! genre euh, ado quoi !), je tombais souvent « amoureuse ». Si !

Mon pôpa m’appelait cœur d’artichaut, et ma mère avait à peine le temps de connaître le prénom d’untel…

— Comment il va Bidule ?

— Qui ? Ha mais non c’est Machin maintenant !


Que c’était déjà truc qui était là, et ça jusqu’à celui d’après… Tu en changes comme de chemise, me disait-on !


Ce qui me rendait amoureuse à cette époque ? Un physique, une voix, un regard…

Un beau garçon qui me regardait et paf ! ça faisait des chocapics ! Bon comme tout le monde au début, je pense.

Je tombais amoureuse d’une image, d’une idée de relation, mais pas du gars car avec le recul, je me rends compte que si ça ne durait pas, c’était qu’il y avait bien une raison. Lorsque l’affaire se concrétisait, la magie passait. Et je ne savais rien d’eux ! On ne peut pas dire qu’on sortait ensemble, à l’époque, pour avoir des discussions… cela n’était pas le but.


Je crois que je peux me souvenir de leur prénom, de leur tête, de quand c’est arrivé, de leur âge, mais de ce qu’ils aimaient... Aucune idée parce que je n’en savais rien ! Mais voilà, je pense que je m’en foutais et eux aussi, très certainement… Et vu le temps que ça durait…

Mon tout premier vrai « amoureux » avec la langue et tout, ça n’a duré que le temps d’une boum ! Mais qu’est-ce que j’étais fière ! J’avais 11ans et demi et lui 14 ! Un grand ! Un vieux !


Et voilà, tout ça, le cœur d’artichaut, le changeage de chemise a duré jusqu’à LUI.


Avant, je pouvais dire que je tombais amoureuse, mais ça c’était avant. Lui, je l’ai aimé. Lui qui a changé beaucoup de choses dans ma tête, dans ma vie, dans ma façon d’agir avec les autres, à cette époque de ma vie…


J’avais 15 ans, lui 22… Ca n’a été que de très courte durée, cette première fois (oui il y en a eu une autre), mais lorsque nous nous sommes retrouvés, 4 ans plus tard, notre attirance était toujours là. Alors c’est devenu « sérieux » malgré la distance, malgré la différence d’âge. Je crois que je peux dire que c’était un coup de foudre, à 15 comme à 19, un regard a suffi. Ce qui m’a rendu amoureuse ? Lui, son physique, son accent belge, sa voix, ses petits yeux si mignons, son sourire (haaan son sourire ! ), il était trop craquant !

Puis tendre, affectueux, (horrible on croirait que je parle d’un chien ! ;) et oui il remuait de la que me faites-vous dire ! )

C’est le premier à qui j’ai dit que je l’aimais… Quand j’avais 15 ans… Et à 19, c’était pareil.

Mais j’étais incapable d’exprimer mes sentiments ! Je n’avais jamais eu à le faire, mais lui… 26 ans, tout petit poisson qu’il était, il ne rêvait que de fonder un foyer, avoir des enfants et se marier avant ses 30 ans…


Wow wow WOW !


Bien sûr, incompatible avec mon état d’esprit de jeune cancer débile de 19 ans !

Incapable d’expliquer ce qui me faisait m’éloigner de lui, incapable de dire ce que je ressentais à part que je l’aimais mais…

Et lui qui m’a parlé, expliqué, pris le temps d’essayer de me comprendre…


Une phrase qui restera à jamais gravée dans ma tête… « tu sais, tu n’es pas obligée de courir le monde après ton destin comme un cheva…. (Heu non je m’égare là ! Merci à ceux qui auront compris la référence ! ) non lui m’a dit, « tu sais, on est pas dans la tête de l’autre et si tu n’expliques pas, l’autre ne peut pas comprendre ».


Puterelle, kewa ? Faut savoir ce qui se passe dans ma tête et l’expliquer à l’autre ? Dingue ! C’était donc ça ! Mon tout premier amour à qui j’ai fait du mal.


J’étais amoureuse d’un tout, je voulais savoir tout de lui et j’ai appris des choses. Être amoureux ne signifiait pas seulement être attiré par l’autre… Etre amoureux c’était ressentir, apprécier, connaître, apprendre, aider, et surtout aimer… la claque ! Je voulais tout ça, mais là, pas tout de suite, non c’était… trop… trop tôt. J’ai eu mal de lui dire qu’on ne pouvait pas continuer. Il a eu mal.


Puis j’ai eu d’autres histoires, qui ont commencé à durer… Incroyable non ? Et puis je me suis plantée, gaufrée, j’ai pris des vessies pour des lanternes, j’ai confondu une étoile et un réverbère, j’ai refait la même connerie que lorsque j’étais ado… Je ne l’avais pas écouté ! Ses belles paroles ne m’ont servi à rien, je n’ai pas réussi à les mettre en pratique avec d’autres… Ou je ne suis pas tombée sur les bons non plus. Et à force d’essayer, j’ai fini par tomber sur le moins bon, et je me suis accrochée finissant par me dire que les problèmes venaient de moi car je ne savais pas être « amoureuse » comme il fallait.

Quelle connerie !

Alors, j’ai aimé l’image que je me faisais du gars plutôt que de le voir tel qu’il était…

J’ai aimé l’idée que je me faisais de ma vie avec lui. J’ai souffert, je me suis trompée, je me suis plantée. Grave.

Puis ça s’est fini, non sans mal, non sans douleur. Et je me suis rendue compte que je ne l’avais pas aimé lui, mais j’avais aimé l’idée que je me faisais de lui et de ce que je voulais vivre.

Pas forcément avec lui, de ce que je voulais vivre tout court.


J’ai été sotte, nous avons été sottes tous les deux. (Vous voulez un whisky ? Non juste un doigt. Vous ne voulez pas un whisky d’abord ? )


Par la suite, un autre a su me redonner confiance et me faire comprendre ma valeur. J’ai été amoureuse, je pense oui, mais pas forcément de l’homme, mais surtout des instants vécus, qui furent courts, de l’idée d’être amoureuse de lui, après ces 15 ans de galère, de douleur… Encore un plus vieux, encore un poisson, encore un avec un accent, le même, qui m’avait fait craquer 24 ans auparavant… Mais celui-là m’a redonné goût à la vie, à l’amour, (à la mort aux éléphants roses… désolée, j’ai beaucoup de références qui risquent d’en laisser plus d’un pantois ! ) et j’ai su. Su ce que je voulais. Su ce que je ne voulais plus. Alors je me suis amusée, j’ai cherché. J’ai cru puis non. Et puis si.


Ce qui me rend amoureuse aujourd'hui ?


Lui.

Lui qui sait me faire rire, qui sait prendre soin de moi sans me dire qu’il m’aime.

Lui qui est là, dans les mauvais moments (et le pauvre, j’en ai ! )

Lui avec son sale caractère,

Lui avec sa vie,

Lui avec nos petits rituels, nos petites habitudes de vieux couple alors qu’on est si jeunes (je vous vois rire, c’est moche ! )

Lui avec son intelligence, sa culture, son esprit vif.

Lui malgré tout.

Lui sans me perdre, sans confondre, sans rêveries, sans erreurs.

Lui sur qui je ne me serais sûrement pas retournée dans la rue en me disant, putain le canon ! Lui qui est loin de tous mes stéréotypes d’envie d’amoureux (grand, blond ou châtain, avec des cheveux… ;) mais lui, il est poisson, encore.

Lui, il a un accent (pas le même mais il en a un ! ;) ), encore.

Lui qui malgré tout est encore à mes côtés.

Lui qui m’accepte comme je suis.

Lui qui ne me dit jamais que je suis trop grosse.

Lui qui ne me dit jamais que je n’ai pas le droit de faire quelque chose.

Lui qui m’encourage.

Lui qui me soutient.

Lui qui sait me dire quand ça lui plaît pas.

Lui qui ne sait pas me dire quand ça lui plaît, moi qui, malgré tout, suis encore à ses côtés.

C’est rien mais c’est beaucoup.

Je n’ai pas de chevalier en armure sur un cheval blanc, je n’ai pas Charmant qui me murmure des mots doux à l’oreille mais je l’ai lui.


Voilà ce qui me rend amoureuse aujourd’hui.


©Barbara Laurame 2016


Et en vous partageant ce texte aujourd'hui, en 2018, rien n'a changé....


9 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


Pour me suivre

  • Facebook Social Icon
  • Instagram Social Icon
  • Twitter Social Icon

© 2018 Barbara Laurame. Fièrement créé avec with Wix.com

bottom of page